Posté le 21-04-2010 à 09:36:01

Nuit solaire

bruit baisers éperdus amants illustres

Bénis soient les soupirs, les pleurs et le désir.

La rumeur de tout l'amour comme le chant sacré de la mer bruit tout entier dans le coquillage
A proclamer le nom de celle qui est ma Dame
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne Là
Et le chant victorieux que les premiers rayons de soleil faisaient chanter à Memnon l'immobile
Le pré est vénéneux mais joli en automne
où baignent prophétiques
ma gueule
Les vaches y paissant
Béni soit le pays, et la place où j'ai fait rencontre
Toi qui vois mes maux indignes et sacrilèges,
Des cheveux d'or qui s'envolaient en mille doux lieux,

Et la saison, et le moment et l'heure, et la minute
là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe
Nulle paix je ne trouve, et je n'ai pas de guerre à faire :
Le fracas des marées
à l'espoir et l'infant à la reine,
Que la nuit dissipera

Le bruit des baisers éperdus des amants illustres
Qui me garde en prison la porte ne m'ouvre ni ne ferme,
Les beaux yeux ne sont pas aussi faibles qu'ils paraissent.
sans m'élever à toute volée, ayant moi-même des ailes,
Un esprit du ciel, un vivant esseulé,

de sa fragile queue de paon puis se déchirant
Le chant nuptial de la Sulamite
Il y a entre tes cuisses adorées Madeleine
Et je n'étreins nulle chose, et j'embrasse le monde entier.
Je vois et n'ai point d'yeux, et sans langue je crie;
Cette belle ombre que tu veux.
là où la mort est belle dans la main comme un oiseau

Pétrarque, Apollinaire, Césaire

Posté le 05-10-2009 à 10:02:29

gâteau sur la cerise

one day, one world

Sa déposition, le jour de ses 73 ans,
est très attendue par l'accusation,
qui espère étayer ses soupçons à l'encontre du
mais le collectif contre la privatisation de La ,
fort du succès du scrutin, a d'ores et déjà l'intention
d'interpeller le gouvernement.
Les sondages lui prédisaient une victoire plutôt par défaut
face à un rival conservateur rejeté par l'électorat,
mais le dirigeant socialiste 57 ans, s'est offert un triomphe.
La vie a commencé à reprendre un cours normal avec le retour
des enfants dans certaines écoles où les efforts humanitaires
se poursuivent, cinq jours après un séisme dévastateur.

Pics de chaleur, averses de grêle provoquées par
le réchauffement de la planète...
Le vignoble est particulièrement menacé.
Afin de sensibiliser les hommes politiques
avant qu'ils ne partent à l'assaut des Sommets.
Le moins que l'on puisse c'est que ces derniers temps,
Ne croule pas sous les projets professionnels. Elle rame plutôt.
Et côté coeur, c'est aussi un peu la débandade.
Alors, quoi de mieux que de voir du pays pour se changer les idées ?

La fin d'une époque.
Sept prévenus doivent comparaître à partir d'aujourd'hui
et pendant dix jours devant le tribunal, pour des malversations présumées dans la gestion des savonnettes.

Posté le 15-05-2009 à 11:09:10

cancan

palmes et paillasse

c'est l'histoire d'un gars qui mange un spaghetti.
Avec deux feuilles de persil plat,
une tomate et demie maintenant.

Le gars i boit trois verres en plastique liquide
rouge pour faire passer sa soif de faim mais
ça lui remplit pas le ventre alors
il mange un deuxième spaghetti mais plus long celui-ci que l'autre.

C'est pendant son deuxième spaghetti
deux fois plus long que son premier que lui vint l'appétit,
car l'appétit vient en mangeant des spaghettis.
Il lui reste une demie tomate et trois feuilles de persil frisé,
Ni plus ni moins.

Posté le 17-03-2009 à 08:12:18

Ouroboros

l'après-midi d'un fauve

Le 10 avril 1934, en pleine occultation de Vénus par la lune (ce phénomène ne devait se produire qu'une seule fois dans l'année), je déjeunais dans un petit restaurant situé assez désagréablement à côté d'un cimetière. Il faut, pour s'y rendre, passer sans enthousiasme devant plusieurs étalages de fleurs. Mais j'observais, n'ayant rien de mieux à faire, la vie charmante de ce lieu. Le soir le patron "qui fait cuisine" regagne son domicile à motocyclette. Les ouvriers semblent faire honneur à la nourriture. Le plongeur, vraiment très beau, d'aspect très intelligent, discute de choses apparemment sérieuses avec les clients. La servante est assez jolie : poétique plutôt.
Le 10 avril 1934, elle portait, sur un col blanc à pois espacés rouge fort en harmonie avec sa robe noire une très fine chaîne retenant trois gouttes claires, gouttes rondes sur lesquelles se détachait à la base un croissant de même substance pareillement serti. J'appréciai une fois de plus, infiniment, la coïncidence de ce bijou et de cette éclipse. Comme je cherchais à situer cette jeune femme, en la circonstance si bien inspirée, la voix du plongeur : "Ici, l'Ondine" et la réponse exquise, enfantine, à peine soupirée, parfaite : "Ah ! Oui, on le fait ici, l'on dîne !" Est-il plus touchante scène ? Je me le demandais hier encore, en écoutant les artistes de l'atelier massacrer une pièce de John Ford.

Victor Brauner, Force de concentration de Monsieur K, 1934
Huile sur toile avec incorporation de poupées en celluloïd, végétaux
factices en papier avec fil de fer
148,5 x 295 cm


La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas.

Posté le 13-02-2009 à 16:07:10

La rose et le chou

petits-petits dans la cour des grands

Le mignon, le hérisson, le poisson talk show
le poitrail, la ferraille, le sérail pisse-froid.
L'ogre, le rouge grog, l'orge, le gîte à terre,
la mousse qui pousse la souche à la mer.

En sueur, le porteur de nouvelles bonnes
ou mauvaises. Quelques touches de couleurs,
du jaune sur le torse, du bleu au front, du rose
en joues, violette en arrondi sur le haut carré
libre rouge est vert de pomme, manque l'orange.

Pas très clair, pas trop exhaustif, l'oeil sombre
du gringo l'air gazeux le feu mouillé. Mais marche
toujours en route, l'éclopé sonde avec ses bras,
touche avec sa louche, voit l'hiver à la place de l'été,
chante avec le moineau, tu disais un pinson?

Ma chanson tangue la tanche muette, la perche au-delà.
Sur la tranche du pain en miette, dîne voir côté poussette.
Que penser de l'arbalète quand l'épaule est jetée?
Antre calcinée du tombeau d'où jaillit la lumière.

Posté le 09-01-2009 à 11:18:28

Voir avec ses yeux de poule

Déficit abyssal

Le soleil m'aveugle,
Je est ébloui par la lumière du petit écran.
Tout explose dans ma tête à la vitesse d'un éclair foudroyé,
l'homme au tapis.
Je se relève un peu groggy, si c'est comme ça qu'on dit.
L'homme a perdu conscience quelques instants
mais c'est pas trop le temps pour le dire.
L'homme prend la tarte puis se tire en courant,
un peu entre les jambes,
l'homme est floppy, terrassé, tétanisé, tétanoscopié.
En se relevant, il aperçoit une femme.
Une femme là qui lui fait de l'oeil, olé,
qui lui fait de la jambe, du coude et de la courbe,
qui sourit quoi comme une souris, la belle chatte.

Toute l'équipe vous la souhaite bonne.
Meilleurs voeux 2009, sur le plat ou à la coq.

Posté le 15-12-2008 à 08:32:22

Gare au gorille

Antoni Tapiès à la galerie Lelong

Marquages de territoires, réjouissantes salissures, l'empreinte de main négative, la trace de pas, le coeur gravé dans l'écorce, la croix sur l'arbre qu'il faut abattre ou les jours comptés en bâtonnets aux parois de la prison : signes, images ou vestiges d'un cri retenu. Rendre aux signes graphiques leur puissance d'icônes, de hiéroglyphes, leur prestige de cicatrices, est précisément l'un des enjeux de la peinture d'Antoni Tàpies.

Blanc i negre II - 2008

La notoriété de Tàpies revêt aujourd'hui une forme singulière et paradoxale. Sa renommée est si bien établie dans le monde entier qu'on en vient à ne plus croire nécessaire de le citer comme la figure inspiratrice de pans entiers de la peinture contemporaine, ce qu'il est en réalité, il faut bien le dire et le répéter. Aujourd'hui âgé de 85 ans, l'artiste catalan affirme dans ces oeuvres récentes sur papier ou sur carton une fraîcheur et une vigueur surprenantes.

Du 28 novembre 2008 au 31 janvier 2009
Galerie Lelong - Paris

Posté le 28-11-2008 à 07:38:20

Exquis cadavre

La science née de la mort de Dieu

La télévision fait état d'un incendie dans les étages les plus élevés de cet établissement de luxe, où les autorités tentent de reprendre le contrôle et évacuer les otages retenus à l'intérieur par des terroristes.
Depuis mardi, la plupart des commerces et la grande majorité des établissements scolaires du littoral sont fermés et beaucoup de stations-service n'ont plus de carburant à la pompe, faute d'approvisionnement.
Au bout de quelques heures, on atterrit devant une grande tente, cachée derrière des arbres. Une installation de fortune toute en bâches de plastique et bouts de carton.
Les entreprises confrontées à une chute de leurs carnets de commandes explorent visiblement toutes les possibilités de flexibilité à leur disposition avant de licencier leurs salariés.
La séance, retransmise en direct, a commencé par l'adoption du projet de loi "sur les réformes politiques", qui reprend une partie des demandes pour une meilleure répartition du pouvoir et une amnistie des prisonniers soupçonnés d'avoir participé à l'insurrection.
C'est arrivé vers 11 heures (8 heures GMT) quand ils quittaient leur hôtel pour se rendre à l'aéroport.
Il est envisageable qu'un certain nombre de groupes aient tenté de saboter l'embellie diplomatique en cours.
Le calme est pourtant loin d'être revenu.

Posté le 08-11-2008 à 17:41:16

L'énergie de masse

L'être est pensant par nature

C'est pas catastrophique la crise. Il suffit de chauffer un peu moins les appartements, d'utiliser un peu moins sa voiture, de manger un peu moins de pâtisseries, de regarder un peu moins la télévision, de partir un peu moins loin en vacances, de travailler un peu plus.
C'est pas le ciel qui nous tombe sur la tête non, c'est pas tout l'univers ...
Ce sont les valeurs qui changent un peu, ce sont les valeurs qui s'inversent.
Ce qui était bon hier devient le cauchemar d'aujourd'hui. Ce qui était nul avant devient le souverain Bien.

Tapiès : " Lorsque le grand public se trouve en parfait accord avec certaines formes artistiques, c'est que ces formes, trop satisfaisantes, ont perdu toute virulence. Sans choc, il ne peut y avoir d'art. [...] un monde qui se perd " dans une floraison d'artifices et de conventions " (" La pratique de l'art ", 1994).

Au cours de l'Histoire, il y a des rebondissements. Ainsi on prévoit de ne pas trouver le boson de Higgs. Pour prouver qu'on a raison, on a construit le LHC, pour une bouchée à la reine.
Ce qui est bon aujourd'hui sera-t-il raisonnable demain? Bon, tout ça c'est pas très catholique.
Ce qui est important c'est le non-important
(force (électro-)faible).

"L'art ne doit pas être seulement des sucreries pour la table des puissants et des opulents; il doit être un repas plein de force pour tous [...] sur les grands et les petits, sur les pauvres et les riches."
Pierre de CORNELIUS.

Dans la vie de tous les jours, on peut s'asseoir à la terrasse d'un café, on peut acheter le pain, on peut retrouver ses amis, même de l'autre côté de la route.
Pour cela, on traverse. On marche aussi dans les champs en chantant, on la caresse dans le sens du poil, ou à la rebrousse, on applique ses mains humides sur son dos tout chaud, ça, c'est plus proche de la réalité, et ça coûte un peu moins cher.

Posté le 20-09-2008 à 09:19:54

COCO-CHOCOLAT

la réalité comme art

J'ai une grande toile à préparer, à tendre sur un châssis déjà construit. J'ai fait le choix de détruire la précédente. Je suis le roi de la frite, un dur à cuir à moudre. Dreams are my reality. Vie mort renaissance, circuit fermé, ouvert. Le grand homme a parlé: la plage est pavée. Legs de navet. Grande soupe à sommeil de plomb. Comment dormir? J'ouvre un oeil. J'ouvre un deuxième oeil, et depuis je vois mieux. I am thinking better (en anglais dans le texte).

Une phrase comme: " le silence de la nuit est assourdissant ". C'est le choc, le chococo le chocololalala. C'est arrivé. C'est le, un, mon, son départ; c'est le, un, mon, son retour en grâce. Grâce à qui? Grâce à kibi kibi. C'est la nuit, c'est la grande lueur au milieu de la nuit, c'est la boule, éblouissante au milieu de la forêt, c'est coco, c'est cococho, c'est la cocochocola. Si c'est au lait, c'est olé aussi, c'est Calandes à portée.

J'ai des beaux chevaux dans ma tabatière
J'ai des beaux chevaux tu n'en auras pas
J'ai des beaux cheveux au travers la portière
J'ai des beaux cheveux tu n'en auras pas
J'en ai du bon c'est pour le cimetière
J'en ai du bon pour cacher la misère
lalalalala lala la la la ...

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