Posté le 21-04-2010 à 09:36:01

Nuit solaire

bruit baisers éperdus amants illustres

Bénis soient les soupirs, les pleurs et le désir.

La rumeur de tout l'amour comme le chant sacré de la mer bruit tout entier dans le coquillage
A proclamer le nom de celle qui est ma Dame
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne Là
Et le chant victorieux que les premiers rayons de soleil faisaient chanter à Memnon l'immobile
Le pré est vénéneux mais joli en automne
où baignent prophétiques
ma gueule
Les vaches y paissant
Béni soit le pays, et la place où j'ai fait rencontre
Toi qui vois mes maux indignes et sacrilèges,
Des cheveux d'or qui s'envolaient en mille doux lieux,

Et la saison, et le moment et l'heure, et la minute
là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe
Nulle paix je ne trouve, et je n'ai pas de guerre à faire :
Le fracas des marées
à l'espoir et l'infant à la reine,
Que la nuit dissipera

Le bruit des baisers éperdus des amants illustres
Qui me garde en prison la porte ne m'ouvre ni ne ferme,
Les beaux yeux ne sont pas aussi faibles qu'ils paraissent.
sans m'élever à toute volée, ayant moi-même des ailes,
Un esprit du ciel, un vivant esseulé,

de sa fragile queue de paon puis se déchirant
Le chant nuptial de la Sulamite
Il y a entre tes cuisses adorées Madeleine
Et je n'étreins nulle chose, et j'embrasse le monde entier.
Je vois et n'ai point d'yeux, et sans langue je crie;
Cette belle ombre que tu veux.
là où la mort est belle dans la main comme un oiseau

Pétrarque, Apollinaire, Césaire

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